13 mai 2007

[Kino] - Les noces funèbres de Tim Burton

Introduction
12 ans après L'Etrange Noël de M. Jack, le réalisateur Tim Burton revient à l'animation et emploie de nouveau la technique du "stop-motion" (appelée également "image par image"). Inspiré d'une vieille légende russe dans laquelle une défunte mariée ravit un malheureux prince au monde des vivants pour l'emporter avec elle dans le Royaume des Ombres (le film prend d'ailleurs place au XIXème siècle, dans une ville de l'Europe de l'Est qui n'est jamais nommée), le scénario nous conte l'histoire de Victor - un jeune homme sensible mais incroyablement maladroit, fils du poissonnier de la ville - et de Victoria - sa promise, discrète et douce jeune femme, fille d'aristocrates aussi cyniques qu'ils sont ruinés.

Résumé
Nous sommes à la veille du jour de la cérémonie et les deux futurs époux se rencontrent pour la première fois (le mariage a été organisé par leurs parents respectifs) et c'est le coup de foudre ! Malheureusement, nerveux et d'une maladresse maladive, Victor passe complètement à côté lors des préparatifs (il est à deux doigts de brûler vive sa future belle-mère ^^) et provoque l'ire du prêtre, qui menace de ne pas célébrer l'union tant que "ce nigaud ne sera pas prêt à formuler ses voeux". Catastrophé et honteux, Victor s'enfuit et s'éloigne de la ville, sans se rendre compte qu'il a pénétré dans la sombre forêt. C'est là qu'à la suite d'un quiproquo extraordinaire, il scelle son union avec une mystérieuse mariée défunte (détail curieux : son nom n'est pas donné dans le film !). Pris au piège de cet engagement funeste et prisonnier du Monde d'En-Bas, Victor devra déployer des trésors de patience et de coeur pour découvrir que rien, pas même la mort, ne pourra jamais briser son amour pour Victoria.

Commentaire
Ce qu'il faut saluer dans cette oeuvre, c'est déjà sa merveilleuse prouesse technique : le stop-motion est maîtrisé à la perfection et les marionnettes laissent transparaître des émotions qui nous touchent à tous les coups. Les décors sont exceptionnels et on se sent tout de suite plongé au coeur de cette ambiance si particulière des villes slaves, empreintes à la fois de tristesse et de joie, ambiance paradoxale soulignée par le contexte d'une Europe victorienne qui hésite entre le respect des traditions et la confiance faite à la jeunesse et à la modernité (c'est ici que la symbolique du mariage, non plus imposé comme contrainte mais assumé comme union sacrée entre adultes consentants, prend toute sa dimension, faisant ainsi fi aux calculateurs cyniques, arrogants et passéistes incarnés par les parents).Mais évidemment, c'est le thème de l'amour plus fort que tout qui prend aisément le pas dans les analyses autour de ce film : on assiste ici à une sorte de mythe d'Orphée et Eurydice à l'envers ... et avec une fin heureuse, sans être mièvre ! J'avoue avoir trouvé la défunte très touchante - quoique parfois agaçante (l'éternel féminin, quoi ^^) - dans sa candeur presque enfantine au début et dans sa décision finale et absolue (le dernier plan est d'une beauté sans pareil !). Bref, un très agréable moment passé devant ce bijou précieux ... malheureusement trop court, la durée étant le seul reproche que je ferais à l'égard du film, preuve de sa très haute qualité ;)

Addendum
Johnny Depp prête ses traits et sa voix (en VO) à Victor. L'acteur avait déjà collaboré avec Tim Burton, notamment avec Sleepy Hollow.
Helena Bonham Carter, compagne de Tim Burton à la ville, prête sa voix à la défunte.
Emily Watson (vue notamment dans Breaking the Waves) prête sa voix à Victoria.
Le pasteur est incarné par Christopher Lee (la créature de Frankenstein, vu dans Star Wars également)!!!



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